Mesdames, Messieurs, cher.e.s ami.e.s, cher.e.s camarades,
Il m’appartient d’introduire ce vernissage du site que nous avons mis sur pied collectivement, avec des anciennes et anciens membres le LMR-PSO, section biennoise. Dire que je suis très heureux qu’autant de personnes soient présentes ici au Saint Gervais à cette occasion, heureux et également un peu ému.
Cette section a été fondée en été 1972 par un trio composé de Marie-Thé et Paul Sautebin, ainsi que par celui qui vous parle. J’étais le benjamin du trio, je n’avais même pas 21 ans ! Nous étions tous les trois, très enthousiastes et portés par l’espérance d’un changement radical de société. C’était une période où cette espérance était partagée par des millions et des millions de personnes dans le monde, sur tous les continents, évidemment dans des contextes très différents. Ce projet de construction à Bienne de la LMR, devenue PSO, nous l’avons mis en œuvre avec d’autres camarades qui l’on rejoint, y ont participé et s’y sont investi.e.s avec toute leur énergie, toute leur créativité, toute leur intelligence. C’était un projet qui s’insérait dans une perspective nationale et internationale. Et c’est ce projet dont nous voulons rendre compte avec ce site.
Ce site est le résultat d’un travail collectif. Durant l’année 2022, 50 ans après la création de la section biennoise de la LMR, a tourné dans ma tête en boucle une petite musique : il serait peut-être utile, pour les générations d’aujourd’hui, confrontées à des défis immenses dans lesquels se jouent la survie de notre humanité et de la planète, de constituer une mémoire-histoire de ce que nous avions entrepris en 1972 à Bienne. Nous n’avons pas de leçons à donner, mais une expérience, certes très modeste, à transmettre, car la lutte contre la barbarie sous toutes ses formes constitue un impératif, même si le sens de l’histoire est impénétrable. J’ai alors contacté Marie-Thé, et nous avons convenu de rassembler le plus possible d’anciens, ennes membres de la section biennoise de la LMR/PSO pour discuter s’ils. elles étaient intéressé.e.s à participer à un tel projet, et quel pouvait en être sa forme. Au début, étant toutes et tous d’une génération de l’écrit, nous nous étions dit que cela pouvait prendre, assez classiquement pour nous, la forme d’une brochure, accompagnée éventuellement d’une exposition. Puis, un des trois historiens.ennes qui nous ont accompagné dans cette démarche, Julien Steiner pour le nommer, a proposé l’élaboration d’un site internet, un instrument de transmission et d’information bien plus adapté à notre époque. Nous avons adopté cette proposition et nous nous sommes mis au travail collectivement. Que toutes et tous qui ont participé à cette élaboration soient remercié.e.s chaleureusement. Sans le travail de chacune et chacun de vous, nous ne serions pas arrivés au résultat que nous vous présentons ce soir.
Pour conclure, je me permets de vous dire qu’à 73 ans je n’ai pas abandonné l’espérance d’un changement radical de société. Je peux évidemment y mettre moins d’énergie qu’en 1972, mais je pense qu’il est, tout autant -voire plus encore- nécessaire et urgent. J’ai appris, depuis ces années, et parfois bien malgré moi, la patience, et ai acquis la conviction que pour construire un tel projet, deux qualités humaines sont notamment indispensables, celle, d’une part, de savoir douter et, celle, d’autre part de rester modeste. Ces deux qualités ne sont pas le propre de la jeunesse…et je ne suis pas certain qu’en 1972 ces deux qualités me caractérisaient. Mais, c’est de l’histoire ancienne, et on ne se refait pas !
Jean-Michel Dolivo, 27 novembre 2024