Paul Sautebin et Jean-Michel Dolivo distribuent un tract devant le garage AMAG de Brügg.
Des employés et des apprentis sortent et la situation dégénèrent : bagarre, séquestration …
APRÈS UNE RIXE DANS UN GARAGE.
On n’a pas toujours le sens de l’humour
De notre correspondant : « Seul celui qui pratique l’humour et possède des nerfs a du succès dans la vie », peut-on lire sur un «poster» apposé à la réception d’un grand garage biennois. De l’avis du « Comité pour la défense de la liberté d’expression démocratique », cette sentence pieuse est pure ironie. Un tympan crevé, une joue déchirée et une grosse bosse à la tête de deux jeunes gens qui distribuaient des tracts prouvent au comité que les garagistes ont parfois du mal à contrôler leurs nerfs.
DIFFUSER SON IDÉOLOGIE
Deux membres de ce comité tentèrent de recruter, mercredi après-midi, les quelque 40 apprentis du garage en question pour participer à une manifestation consacrée au Chili. Dans leur tract, ils attaquent la direction de cette entreprise, dont l’enseignement ne se limite pas au montage d’un carburateur ou à celui d’un débrayage, mais qui essaie d’encourager les jeunes mécaniciens à développer « leur position critique face à la société » (selon le directeur) en leur conseillant d’aller voir des films, des pièces de théâtre et de suivre des conférences. Ainsi la direction avait ordonné aux apprentis de regarder la série télévisée d’Henry Brandt, afin de pouvoir discuter du problème du tiers monde. Le comité en faveur du Chili critique cet expo-
sé qui ne soulève pas les raisons dn problème et reproche à la direction de diffuser son idéologie. Les deux distributeurs affirment avoir été violentés par des employés et expulsés de l’entreprise et ce en présence d’agents de la police cantonale. Et ils prétendent avoir commencé leur distribution sur un terrain public. La direction, pour sa part, conteste cette version des faits. Elle voulait au contraire inviter les distributeurs à venir disenter avec elle. Elle atteste que son concierge, un ex-boxeur, a eu une côte contusionnée et ses lunettes cassées, parce qu’il avait voulu les expulser de l’aire de l’entreprise. Chaque partie a déposé plainte, l’une pour violation de domicile, l’autre pour blessures corporelles. DEUX VERSIONS Le directeur de l’entreprise (« politiquement, je ne me situe pas du tout à l’extrême droite »), rejette catégoriquement les reproches du comité chilien (la répression contre les travailleurs, apprentis, écoliers et étudiants militants ou non militants est toujours plus grande). Il signale i « Nous sommes prêts à projeter, dans notre cantine, le film sur le Chili. Nous avons d’ailleurs déjà discuté du discours, à l’ONU, du président Allende avec nos apprentis». G.S.
FAN L’Express 1er février 1974, page 11 :
EXR_19740201_0011 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=EXR19740201-01.2.72
UN « DISTRIBUTEUR SEQUESTRE » A DEPOSE UNE PLAINTE DECLAREE IRRECEVABLE PAR LE MINISTERE PUBLIC
Après une rixe à propos de tracts
De notre correspondante : La rixe ayant eu lieu dans un grand garage de Bienne entre deux distributeurs de tracts et des membres du personnel du garage (voir notre édition du 1er février), prend une dimension politique plus large. En effet, « suite à l’affaire de l’agression contre deux distributeurs de tracts devant la maison AMAG, le 30 janvier 1974, plusieurs personnes et des organisations politiques déclarent qu’elles considèrent comme inadmissible et scandaleuse la séquestration, par la force, de deux distributeurs de tracts du comité Chili de Bienne qui furent « enlevés » à plus de 50 m de l’usine ; qu’une telle séquestration politique sur la voie publique… …Elles ne peuvent pas admettre que des particuliers croient pouvoir, en toute liberté, organiser et appliquer leur propre « justice »… .«Elles s’interrogent sur le rôle que joue la police qui au lieu de protéger les distributeurs comme ils le lui ont demandé, s’est placée du côté de la direction. Quant à l’affirmation selon laquelle les deux distributeurs auraient refusé de décliner leur identité en présence de la police, elle est contraire aux faits. »
Deux conseillers municipaux, MM, Hermann Fehr et Claude Merazzi, des députés socialistes, MM. Graf et Stauffer, plusieurs conseillers de ville, Roland Villars, professeur de gymnase, Otto Arnold, entre autres, sont signataires de ce texte.
PLAINTE DÉPOSÉE
Cette déclaration résulte directement des événements de fin janvier. Entretemps, les deux parties (AMAG et M. J.M. Dolivo, un des distributeurs de tracts) ont déposé plainte auprès du juge d’instruction du district de Nidau. Alors que la direction du garage portait plainte auprès de la police cantonale pour voies de fait, lésions corporelles simples et violation de domicile, M. J.M. Dolivo déposait une plainte contre inconnu pour coups et blessures, séquestration et menaces, directement auprès du juge d’instruction. M. Dolivo motive sa plainte ainsi : «… Je fus arrêté à quelque 70 m du garage… Après 20 minutes de séquestration dans un bureau et après mes demandes réitérées d’appel à la police, celle-ci arriva enfin. Les deux gendarmes relevèrent mon identité et me laissèrent libre de sortir. Mais les personnes présentes, ouvertement, devant la police, envoient des « hommes de main » dans l’escalier de sortie. Je refuse alors de sortir sans la protection de la police. Mais je suis expulsé de force par les personnes présentes sous les yeux de la police. Dans l’escalier, je reçois de nombreux coups dont l’un à la tête qui causera un hématome, comme le constate le certificat ci-joint »
PLAINTE IRRECEVABLE
Le 28 février, le juge d’instruction, M. Hansjoerg Steiner, soutenu par le ministère public en la personne du procureur du Seeland, M. Alfred Wittwer, déclare la plainte de M. Dolivo irrecevable. M. Steiner dit : « Selon le code pénal, si la chose décrite dans la plainte n’est pas punissable, je ne dois pas y donner suite et dois demander l’accord du ministère public. » M. Dolivo se sentant lésé a fait recours auprès de la Cour suprême. Le directeur d’AMAG, M. Silvio Rosset, « regrette la décision du juge Steiner, un procès eut été plus sympathique », dit-il. La décision du juge de Nidau semble arbitraire à M. Dolivo, car « jamais il n’a été entendu par la police ou par le juge ». Selon le juge Steiner, « aucune partie n’a été jusqu’ici écoutée, la police s’est rendue chez AMAG uniquement dans le but de recevoir les noms des personnes incriminées dans cette affaire, M. Dolivo ayant porté plainte contre inconnu ». Il n’y aurait donc pas encore eu d’interrogations jusqu’à présent. La décision de la Cour suprême devrait être connue dans la quinzaine mais cette affaire semble loin d’être terminée pour autant.
Marlise ETIENNE
FAN L’Express mercredi 3 avril, page 11
EXR_19740403_0011 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=EXR19740403-01.2.73
tract distribué le 1er février 1974
tous unis contre la repression brutale des patrons
La police a « fiché » cette affaire, soit en envoyant les PV de police assorti de commentaires, soit des ECOUTES TÉLÉPHONIQUES !!!!!!
lien : jmd 1974.02.03 AMAG
lien : jmd 1974.05.16 AMAG
lien : jmd 1974.10.23 AMAG
Handfeste Auseinandersetzungen beim Flugblattverteilen Truhel um Flugblattverteilck in der Amag Biel
BTB_19740201_0003 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740201-01.2.18.4
Problematik einer solchen Veröffentlichung
BTB_19740214_0003 BTB_19740214_0004
http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740214-01.2.17.6
Pressecomuniqué des Chile-Komitées
BTB_19740214_0004 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740214-01.2.17.5
Unterstützungserklärung …
. . .für die zwei Flugblattverteiler, die bei der Amag brutal geschlagen wurden
BTB_19740401_0004 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740401-01.2.24.1
Anmerkung der BT-Berichterstatterin
BTB_19740401_0004 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740401-01.2.24.3
« Nochmals Fluggblatt verteilung vor des Amag »
BTB_19740405_0004 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740405-01.2.32
Betrifft Einsendung Co. Ipsach, betreffend « Nochmals Fluggblatt verteilung vor des Amag »
BTB_19740409_0004 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19740409-01.2.31
Vergleich in der Amag-Flugblattaffär
BTB_19741024_0003 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=BTB19741024-01.2.24.4
Tribune libre : protestation
JDJ_19740314_0002 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=JDJ19740314-01.2.11.5
Déclaration de soutien aux deux distributeurs de tracts brutalement réprimés devant l’AMAG
JDJ_19740401_0002 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=JDJ19740401-01.2.10.3
NVE_19740201_0021 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=NVE19740201-01.2.73.5
IMP_19740201_0031 http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=IMP19740201-01.2.154